Arrêtons-nous un instant dans les
forêts et landes de Sologne. Pourquoi cet intérêt pour la Sologne ?
Aujourd’hui, en longeant les domaines forestiers, il est possible d’apercevoir
des rouleaux landais produits dans les années 50. Mais quelle surprise !
Tout cela nous a semblé mystérieux et nous avons décidé de nous interroger sur
l’histoire de la Sologne et du rouleau landais.
La Sologne
Prenons le temps de décrire la
Sologne. La Sologne s’étend entre la Loire et le Cher, de Vierzon au sud
jusqu’à Orléans et de Blois à l’ouest jusqu’à Sancerre.
Les sols sont sableux purs à
argileux purs et il existe beaucoup de types intermédiaires en fonction des
proportions sable/argile. La végétation et l’hydrologie sont par conséquence
très diversifiées. Les sols sableux ont tendances à être bien drainant et
plutôt secs alors que les sols argileux sont plus humides car moins drainant et
sujets à des engorgements temporaires.
Sol solognais
La Sologne est une région avec
des paysages divers : forêts, landes sèches, landes humides, marais.
Essences et reboisement
Historiquement, les essences autochtones
en Sologne sont chêne, bouleau (essences majoritaire), châtaignier, noisetier,
charme, érable et aulne (essences secondaires). Au XIXème siècle, la superficie
forestière en Sologne était faible, conséquence d’une gestion inappropriée et les
grandes forêts protégées servaient principalement pour la chasse.
Sur la reste du massif, il y a
beaucoup de landes mésophile ou humide et peu de forêt. Ces forêts ne sont pas
gérés durablement (défrichement, exploitation abusive du bois et pas de
reboisement) et donc les terrains ou les bois ne sont pas valorisables
(bouleaux, noisetier, pas de bois d’œuvre) ou inaccessibles (pas de desserte ou
trop humide).
Les reboisements en Sologne ont
commencé à la fin du XXIIIème siècle par des propriétaires soucieux de la
situation mais se sont concrétisés au milieu de XIXème siècle (dans les années
1850) pour valoriser ces terrains dépeuplés et produire du bois. Les essences
plantées sont du Pin maritime (adapté mais sensible au gel hivernal) puis du
Pin sylvestre (adapté à la station mais moins productif), du Pin laricio (bien
adapté à la station et productif), du Pin Weymouth et du Douglas.
Le rouleau landais en Sologne
Nous trouvons peu d’informations
relatives au rouleau landais en Sologne, nous ne connaissons pas la date des premières
mises en route de rouleau landais dans cette région mais par hypothèse elle
peut être corrélée à sa mise en route dans les années 20 et aux premiers grand
reboisements en Sologne.
Rouleau landais Ménard-Darriet
Voici deux expérimentations dans
lesquelles le rouleau landais a eu un rôle.
En 1950, le débroussailleur landais était présent en forêt
d’Orléans (POURTET,
1951).
Le but était de détruire la végétation sans faire de labour pour préparer et entretenir
des pare-feu et pour enlever la végétation empêchant d’effectuer d’autres
travaux. Le rouleau testé est de la marque Darriet avec un poids de 1,2t. Il n’était
pas assez lourd pour le travail prévu, les préconisations étaient d’alourdir le
rouleau avec des masses ou de faire un tandem avec 2 rouleaux l’un derrière
l’autre.
Dans les années 1980, des
expériences sont réalisées pour améliorer la croissance et la régénération des
bois sur sol sablo-limoneux peu humide(Cabanettes
et al., 1990).
La parcelle d’expérimentation est occupée par du taillis simple avec une
majorité de Bouleau (Betula pubescens). Le rouleau landais utilisé pèse 1,1t et
peut aller de 10 à 30 cm de profondeur. Le passage du rouleau permet un labour
superficiel, il passe sur les souches de taillis, élimine les bourgeons dormant
et favorise leur dégradation. Les souches de bouleau étant plus facilement
dégradable ces phénomènes sont accentués. L’outil utilisé pour les essais
altère les racines superficielles et par conséquence limite la croissance en
hauteur des cépées.Après son passage, il favorise le développement de la
végétation basse.
Quelles utilisations en Sologne ?
Ces expérimentations montrent
l’intérêt porté au rouleau landais par rapport aux travaux et aux résultats
attendus. Les conséquences des travaux ne correspondaient pas toujours à la volonté
des chercheurs (dégradation des souches de taillis) et ces exemples nous permettent
de conseiller entrepreneurs sur les travaux envisagés aujourd’hui.
Travail du sol avec le rouleau landais
Actuellement, le noisetier et le
bouleau ne sont pas des essences économiquement intéressantes et les
propriétaires préféreront favoriser le chêne ou le pin plus valorisable. Des
essences comme le noisetier et le bouleau forment des taillis en sous bois et
rejettent facilement sur des terrains adaptés.
L’utilisation du rouleau landais Ménard-Darriet permet d’éclater les souches,d’éviter une croissance trop rapide des rejets pour favoriser la croissance d’autres essences héliophiles (espèces végétales ayant des besoins important de lumière pour se développer).
Il peut être utilisé pour favoriser
la régénération naturelle en faisant un ou plusieurs passages sous les arbres
semenciers.